choses qui se tiennent au bord de la mer
Bois flottés, varech en décomposition, puces de mer sautillant dans le sable, une bouteille en plastique, vide
Des sables blancs, des sables blonds, des sables roux, des sables noirs, c’est selon
Des corps, de toute couleur l’été, de toute taille, de toute décence
Des enfants qui jouent au ballon cernés de chairs chaudes vitupérant
Des châteaux de sable s’il y a marée plus pour longtemps si méditerranée faut patienter
Le résultat désastreux des manigances ourdies par les ingénieurs pour maintenir en place la ligne de plus haute marée : amoncellement de roches roses abritant des colonies violettes d’améthystes favorisant les tourbillons de l’eau et sa rage à déplacer au loin au-delà du plateau océanique les sables chéris
Des barrières séparant l’humain du végétal, interdisant le contact avec l’oyat mouvant identiques des côtes de la Baltique au cap Finistere sauf dans le petit port de Crovie qui d’ailleurs n’a pas de plage et de plus est écossais
La zone des amers et des phares (le nôtre à l’Espiguette, rayé blanc et noir, sonne comme un drapeau breton perdu dans ses pins maritimes, ses pins d’Alep)
L’oeil du goéland qui a déjà choisi sa proie qui ne le sait pas encore.